lundi 11 mai 2009

Les bureaux de changes plus attractifs que les banques ?


La rue Raffenel de Dakar plateau connait une floraison des bureaux de changes. Dans ce milieu, les cambistes se font la concurrence et il s’est développé un véritable marché noir des devises. Dès que vous arrivez sur cette rue, vous êtes interpellé par les intermédiaires qui occupent tous les trottoirs.

Ici, le temps n’est accordé qu’aux clients. Nous avons été refoulés dans plusieurs bureaux où nous avons essayé d’avoir des informations. Malgré ces réticences, nous avons pu recueillir sur le tableau d’un de ces bureaux les taux de changes suivant : 650 FCFA pour l’achat d’un Euro et 669 FCFA pour la vente, 485 FCFA pour l’achat d’un dollar américain et 520 FCFA pour sa vente. Finalement, nous avons pu être guidés chez « Père Mbodj », un vieux cambiste qui a accepté de nous parler. Sur le tableau de ce dernier, on peut lire 655 FCFA pour l’achat d’un Euro et 670 FCFA pour sa vente ; une différence donc entre les différents bureaux. Selon Père Mbodj, les clients préfèrent les bureaux aux banques. Il nous explique les raisons : « D’abord nous proposons plus d’argent pour l’achat des devises que les banques mais aussi nous acceptons toutes les monnaies africaines, ce que les banques ne font pas». Ceci est d’autant plus vrai qu’à peine entrés dans la CBAO Attijari Bank, nous avons assisté à une scène. Devant le guichet, se trouvent deux blancs qui parlaient en anglais au guichetier. Après avoir échangé plusieurs billets de dollars, l’un des blancs a voulu faire la même chose de ses billets de franc centrafricain. Le guichetier lui répondit « no bank can change this » (aucune banque ne prend ces billets). Interrogé sur la quantité d’argent qui circule sur le marché noir, le vieux Mbodj estime qu’elle est incommensurable « on se vend les devises entre nous et même les banques viennent en acheter ici». Il souligne également que les clients ont plus d’avantages dans les bureaux que dans les banques parce que « Dans les banques, on ne peut pas acheter plus de 2000 euro ou dollars tandis que chez nous il n’y a pas de barrière. Et aussi, par exemple, si la banque vend le dollar aujourd’hui à 510 FCFA, nous, nous pouvons le vendre un peu moins que ça en rapport à la discussion avec le client ».
Pour connaitre les taux de change dans les banques nous avons fait un tour à la SGBS d’où on nous a conduits à la CBAO (avenue Ponty X rue Dr Thèze). Après une longue attente, nous avons rencontré le chargé de ce service qui a refusé de nous livrer des informations en disant, sur un ton méchant, « Ici on ne donne pas les informations comme ça, allez dans les autres banques » et il s’adresse à son vigil d’un ton autoritaire « Il ne faut pas faciliter l’accès à mon bureaux à ces gens-là ».
Sur cette activité des cambistes, Ibrahima Dial, étudiant en master finance à la Faculté des Sciences Economiques et Gestion (FASEG) de l’UCAD, nous affirme : « Le travail des cambistes est légal. Les cambistes sont chargés de faire l’arbitrage sur le marché. Ils font les opérations à la place des clients qui peuvent être des particuliers, des banques, entreprises etc. » Il ajoute que ce secteur influe sur le marché financier mais il reste toutefois supervisé par l’Autorité de Régulation du Marché.
Le marché noir n’est pas épargné par la crise, c’est du moins ce que nous confie Père Mbodj car « Nous sommes affectés comme les banques parce que les clients achètent moins en cette période de crise ».

Amara Soumah et Mamadou Barry

dimanche 10 mai 2009

La BAD au secours des marchés financiers africains


Une conférence sur le marché des capitaux africains s’est tenue ce dimanche, dans l’après midi, dans la salle Le Flamboyant de l’hôtel Le Méridien. Ce, dans le cadre des 44èmes Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD).

«Améliorer l’accès aux économies africaines et la diversité » c’est l’objectif de l’Initiative des Marchés Financier Africain (AFMI en anglais) selon le vice président Thierry de Longuemar. Le conférencier estime que les marchés africains sont les moins touchés par la crise économique du fait qu’ils sont fragmentés (53 Etats) et étroits. Cependant, , il précise que l’Afrique n’est pas épargnée par la crise qui se manifeste par la baisse des investissements étrangers, la stagnation du transfert de fonds des émigrés (une diminution de 14 pour cent pour le Maroc), la dépréciation de la monnaie et la pénurie de devise (une dépréciation de 15,5 pour le cedi ghanéen), le déséquilibre budgétaire qui conduit à l’endettement, la diminution des flux de capitaux en 2009, diminution du volume des capitaux dans le commerce sur les biens et services. On observe aussi, selon M. Longuemar, un déficit de financement des projets en Afrique qui s’élève à 40 milliards de dollars par an. La plupart de nos marchés sont confrontés à des difficultés de liquidités ajoute t-il.
Pour palier à ces handicaps, la BAD a lancé, en début 2008 à Tunis, l’Initiative des Marchés Financiers Africains dont la création de base de données des marchés africains qui comprend deux volets : la collecte et la gestion des données en rapport avec l’OCDE et le lancement aujourd’hui d’un portail pour informer à partir d’une diffusion de plateforme informatique. Et aussi, la création d’un fonds africain pour les émissions obligataires qui réduirait la dépendance des pays africains par rapport aux émissions de fonds étrangers, la création d’un système d’étude des marchés financiers et la création de conditions pour stabiliser le marché de la dette. Toutefois, M. Longuemar souligne l’absence de coordination et de capacité des marchés financiers africains.
Pour faire face à cette situation, l’AFMI recommande le renforcement du partenariat effectif entre les secteurs privés et les gouvernements, le renforcement et la diversification de la participation des banques commerciales et des banques d’investissement, la création d’un cadre de supervision pour développer le marché financier africain, la promotion des initiatives régionales par rapport à l’émission des fonds obligataires et la rationalisation des dépenses publiques. L’AFMI recommande également la création d’un réseau d’information sud-sud.

Amara Soumah et Mamadou Barry



lundi 27 avril 2009

Week à l'UCAD: Destinations croisées des Etudiants

WEEK END A L’UCAD

DESTINATIONS CROISEES DES ETUDIANTS


La fin de semaine arrive, c’est le pour les Etudiants de jouir du peu de temps libre qui leur est offert. Samedi, le soleil décline vers l’occident, le vent souffle pour refroidir une journée très chaleureuse, le campus social de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar devient plus mouvementer que d’habitude. Des Etudiants qui portent des sacs de voyage se ruent vers la sorties de l’Université pour se rendre en famille pour la fin de semaine. Abdou Diop estime que « après une semaine de cours il faut rendre visite aux parents qui ont besoin de nous ». D’autres par contre, comptent volontairement passer leur week end au campus. Parmi ces derniers, il y en a plusieurs qui sont contraints d’y rester parce qu’ils viennent de loin et n’ont souvent pas de proches parents dans la capitale. Le soir commence à tomber, dans les couloirs des pavillons à moitié dépeuplés, plusieurs Etudiants téléphonent à leurs copines, le plus souvent Etudiantes comme eux pour obtenir des rendez- vous. C’est du moins l’avis de Boubacar Mbengue selon qui, « Il est préférable de passer son week end auprès de sa bien aimée que d’aller suivre des matchs qui se jouent Europe ». Tandis que ceux qui n’en ont pas ou du moins n’ont pas de copines au sein du campus se précipitent vers les salles de télévisions de L’Ecole Inter- Etat des Sciences de Médecine vétérinaire( AISMV) communément appelé « véto » et qui se trouve sur le « couloir de la mort » en vue de suivre un match de football européen. C’est le cas de Modou Ndiaye qui affirme « n’ayant pas de copine et nulle part où aller, c’est le seul endroit de distraction vu que le campus est nostalgique durant la fin de semaine ». Ici tout est différent des autres salles, il y a deux salles, une qui est plus étroite en haut et une autre en bas en bas plus large et disposée tel un bar. Hormis le téléviseur muni d’un décodeur, il y a un énorme comptoir pour les buveurs d’alcool ; un véritable lieu de défoulement pour les Etudiants. A 18heures déjà, des Etudiants arrivent sur les lieux, un à nu pour occuper le peu de places assises constituées de bancs et deux tables. Juste devant le poste téléviseur se trouve un bon nombre de chaises toutes réservées par les Etudiants locataires du pavillon de « véto » qui sont en majorité des Africains de différentes nationalités. Aliou Diallo, arrivé très tôt sur les lieux dit « parfois on se passe du dîner pour venir occuper les places assises, je ne peux pas m’arrêter jusqu’à la fin de la rencontre. Après le match je m’achèterai peut- être quelque chose à manger dans les cantines bien que c’est plus cher ».Un peu plus tard, aux alentours de 19heures et demi les Etudiants ont fini de se restaurer puis se ruent vers les salles de télé qui sont aussitôt remplies. Ainsi s’installe un véritable boucan, l’ambiance monte d’un cran et la salle devient bruyante à tel enseigne qu’on entend plus les commentaires du match. Le comptoir est entièrement occupé et la bière coule à flot ; des Etudiants étrangers et parfois sénégalais se soûlent avec des bouteilles portant la marque « Flag ». Le gérant adore l’ambiance qui y règne du fait que « le Samedi, la clientèle est nombreuse et la salle plus animée ». Mais cette beuverie pousse parfois les soûlards au dérapage. Dans la foule les rivalités sont énormes entre les supporters des différentes équipes. Ici, les équipes qui reviennent souvent dans les bouches des fans sont Barcelone, Réal Madrid, Manchester, Chelsea, Milan et Liverpool. Ils se disputent, se profèrent des insultes au point de vouloir en venir aux mains. Cependant, ils se maîtrisent et le climat finit par s’apaiser. Les cris, les applaudissements et les huées suite au moindre dribble ou but retentissent dans la salle et même dans le campus. Les buveurs, de leur côté, trinquent les bouteilles. A la fin de la rencontre, les tensions se dissipent et on assiste à une véritable communion entres les protagonistes. C’est qui est le plus frappant et reste le plus important dans cette salle c’est la réalité d’une intégration africaine. C’est du moins l’avis de Joseph Gohou qui estime qu’ « ici, on la possibilité de se réunir entre jeunes de nationalités différents pour partager notre joie et communier ». Et l’étudiant Ivoirien de conclure « loin des rivalités africaines, ici, il n’y a de distinction ni de nationalité ni de religion. On est une vraie famille ».

Mamadou Dian BARRY
L’insalubrité à Dakar


UNE FIN DE SEMAINE EN BANLIEUE

Samedi, il est midi en plein cœur de Bagdad, un quartier très populaire de Guédiawaye dans la banlieue de Dakar. Ici, les habitations sont serrées, les ruelles qui parcourent le quartier sont très étroites et la plupart ne mènent nulle part. Ce la est du à une occupation anarchique et un manque de lotissements des terrains. A l’entée d’une des ruelles, des femmes vendent des friandises aux deux bords, un peu plus loin, de jeunes garçons se sont réunis autour d’un baby- foot et parient de l’argent. Ils se disputent et deviennent parfois violents. Devant les maisons qui se situent à droite de la ruelle se trouvent plusieurs femmes qui font le linge et, près d’elles se trouvent d’innombrables poubelles débordées de saleté, les eaux usées émanant des maisons se déversent et conduites par des tuyaux se déversent dans la rue. Selon Aissata Fall, une des lingères « les camions VEOLIA ne viennent pratiquement pas par ici, on reste des semaines sans les voir et s’ils viennent c’est dans les quartiers voisins qu’ils s’arrêtent » et à une autre lingère qui a préféré garder l’anonymat d’ajouter « c’est trop loin, on est obligé de courir quand on entend la sonnerie pour y aller verser les ordures et si on rate le camion on est obligé de creuser des trous pour enterrer les ordures ». A côté de ces femmes certains enfants lavent les moutons et d’autres jouent au ballon à pied nu dans la ruelle inondée par les eaux souillées. On peut y voir des trous remplis de restes de poisson. A environ quinze mètres de là, Nogaye Guèye, une femme âgée de la trentaine vend du pain et du thon sur une table, les clients sont nombreux autour d’elle et à côté d’elle, une fille agite un éventail pour chasser les mouches qui survolent sans cesse le panier de thon. Inter peler sur l’insalubrité dans le quartier, elle s’insurge contre l’Etat, elle avoue « nos enfants jouent dans la saleté et contractent souvent des maladies. L’Etat ne fait rien pour améliorer la situation, c’est comme si nous ne faisons pas partie du Sénégal » concernant l’assainissement « on a beau fait pour se protéger contre les mouches, les moustiques et les microbes mais on y peut rien » poursuit- elle avant de terminer, résignée « c’est Dieu qui nous protège. On sait que la situation est dangereuse mais on s’en remet à Dieu ». Juste derrière ces maisons construites la plupart en bois, on peut voir les nappes d’eaux usées depuis les inondations de la dernière saison des pluies. Du côté des habitants, c’est l’inquiétude qui y règne ; ils craignent de nouvelles catastrophes naturelles d’autant plus que l’hivernage s’approche.

Reportage de Mamadou D. BARRY

vendredi 17 avril 2009

apparemment le fameux Capitaine Dadis a goûté aux honneurs du pouvoir. Le tant vanté chef de la junte a changé de discours lors d'un meeting à Kaloum devant un peu plus de mille personnes. Contrairement aux espoirs qu'il a sucité lors de son avènement à la présidence de la République guinéenne, moi je dirais qu'il a été plutôt un e petite déception. Je penses que le peuple guinéen notammment la jeunesses guinéenne n' a plus besoin d'un régime militaire pour se développer. Je penses que 'armée doit demeurer dans les casernes, assurer l'intégrité territoriale du pays et veiller à ce qu'il y ait la paix dans le pays. Certes le CNDD a fait du bien de traquer les narcotraficants et les anciens membres du gouvernement qui ont touché aux pots de vin mais je pense que la jeunesse guinéenne a besoin aujourd'hui d'un chef d'Etat qui puisse attirer les investisseurs pour exploiter les potentialités de la Guinée. A qoi bon de tenir des beaux discours si on agi pas concrêtement, que vaut de maintenir les ressources minières inexploitées si la population meurt de fin. Je pense que la déclaration qu'il a fait sur son éventuelle présentation aux prochaines élections constitue une véritable parjure quand on sait qu'il avait juré de ne vouloir se maintenir au pouvoir. Mais hélas il est entrainde faire ce qu il ne fallait pas faire.